Eurovert

Constat

Euro Vert
En préambule je souhaite préciser que les explications économiques n’ont pour but que d’expliquer les problèmes engendrés par le système actuel sans aucune prise de position partisane.

Il ne s’agit pas d’une prise de position par rapport aux politiques actuelles, mais tenter de dresser un constat objectif à partir duquel il est possible de concevoir un autre modèle beaucoup plus proche des aspirations des citoyens européens que nous sommes.

L’idée qui sous-tend le projet Euro Vert est un constat sur la politique monétaire actuelle dans la zone Euro.

Dans un double souci d’éviter que la crise de 2008 ne perdure et de relancer la consommation, tout en tirant parti des erreurs du passé, la BCE a mis en place une politique monétaire accommodante le Quantitative Easing (Assouplissement Quantitatif en Français).

Le principe est simple racheter aux banques des actifs financiers à des conditions très avantageuses, qui peuvent ainsi réinjecter des liquidités dans le circuit économique pour relancer la machine économique, éviter la déflation mortifère pour l’économie et revenir à une inflation maîtrisée de l’ordre de 2 %.

Malgré l’opposition des partisans de l’orthodoxie financière, la BCE a mis en place le Q.E. et a ainsi injecté plus de 1100 milliards d’Euros dans le système fin 2016. 
Pour information la FED aux États-Unis, la Banque d’Angleterre, la Banque du Japon, ont toutes menées la même politique.

Le système a fonctionné car il a permis de limiter la récession et même de relancer partiellement l’économie, mais contre toute attente l’inflation ne repart pas.

Alors direz-vous, l’inflation ne repart pas :tant mieux; on conserve ainsi son pouvoir d’achat.

Sauf que l’inflation n’est qu’une conséquence, quand il n’y a pas d’inflation c’est que les prix ne montent pas, si les prix ne montent pas c’est que la demande stagne, pour faire simple les gens n’achètent pas ce qu’ils devraient acheter et donc les producteurs ne produisent pas autant qu’ils le souhaitent : l’offre et la demande quoi !!

Dans ce cas, mais ou est donc passé cet argent si il ne se retrouve pas dans le circuit économique.

Bonne question : où est-il ?

Et c’est à ce moment qu’il faut présenter quelques données économiques pour bien comprendre.

Parallèlement à cet assouplissement de la politique monétaire on constate :
  • - une augmentation spéculative du prix de l’immobilier à des niveaux jamais atteints,
  • - une envolée des cours de bourses dans les mêmes conditions,
  • - un accroissement sans précédent des dettes publiques (le poids de la dette mondiale est à ce jour de 192 000 Milliards d’Euros),
  • - une augmentation de plus de 17 % sur un an des patrimoines des 100 plus grosses fortunes mondiales.

L’argent est bien là, mais pas où il faut.

Il y a bien des retombées pour l’économie réelle qui permettent de voir repartir partiellement l’emploi, mais pas avec les niveaux espérés, la machine est grippée.

Les habitudes de consommation évoluent certes mais elles n’expliquent pas à elle seules la stagnation de le demande. 
Les résultats de la grande distribution française illustrent parfaitement le problème: le pouvoir d’achat n’évolue pas assez pour porter la consommation et compenser l’augmentation des loyers, de l’énergie, des frais divers, ...

Alors oui l’emploi repart, les taux de chômage baissent, mais que disent les autres indicateurs, l’emploi s’ubérise, il se fragmente, il est concurrencé par les bas salaires (même au sein de l’U.E.).

L’emploi n’est plus corrélé avec une augmentation des salaires suffisante et donc une augmentation du pouvoir d’achat.

Dans ces conditions, même avec la meilleure volonté du monde, que penser de cette politique monétaire. Même si dans dans l’esprit elle semble bénéfique, dans les faits elle n’a pas l’impact voulu, et elle devient nocive pour le système car elle ne bénéficie pas aux bons acteurs économiques.

Comme j’en vois déjà certains se frotter les mains, soyons clairs il ne s’agit nullement d’une charge en règle contre le système et la politique monétaire de la BCE.

Bien au contraire prendre ce qu’il y a de bon et tenter de l’améliorer pour en faire profiter les citoyens européens que nous sommes.

Dans la réflexion de la BCE, il y a eu à un moment l’idée de donner directement une certaine somme à chaque citoyen européen pour en faire profiter l’économie, cette idée « a fait long feu » mais reste toutefois intéressante.

Réfléchissons un peu, si chaque citoyen bénéficie d’un petit coup de pouce financier il va en profiter et alimenter la machine économique, jusque là tout semble vertueux, mais comment cet argent va t il être dépensé et que dire des citoyens qui ne sont pas dans le besoin, vont-ils le placer ?

Et c’est là qu’arrive l’idée de l’Euro Vert

contribution citoyenne européenne

Si au lieu de déverser sur l’économie des EUROS utilisables par tous dans toutes les circonstances, on mettait en circulation des EUROS qui ne servent qu’a consommer et dans des conditions vertueuses.

Supposons que la BCE accepte de mettre en circulation un Euro Vert qui ne serve qu’a acheter auprès de petit producteurs ou de circuits courts labellisés par chaque état membre.

Supposons que cet Euro Vert ne serve qu’a acheter des produits agricoles et biens éco-responsables, de l’énergie verte, des moyens de transports éco-responsables, que cet Euro Vert serve à rénover et isoler son logement, …

Un Euro Vert sur le modèle d'une monnaie locale mais à échelle européenne.


En lisant je suis certain que beaucoup trouveront des idées nouvelles de débouchés.

L’idée étant que l’Euro Vert profite en priorité aux citoyens et petites structures économiques vertueuses ; l’essence même de la monnaie elle revient au cœur de l’économie.

Mais attention : il ne s’agit pas d’en faire un outil d’exclusion du système économique actuel.

Si par exemple une grande enseigne de distribution veut distribuer des petits producteurs locaux en payant en Euro Vert, elle peut le faire.

Les EUROS VERTS profiteront aux producteurs et ne serviront pas à financer les ventes à perte des produits industriels de marque.

Dans ce cas la cohabitation des deux monnaies est totalement envisageable dans un même circuit.

L’Euro Vert reste une monnaie adossée à l’Euro, est ne sera convertible que dans des conditions précises dictées par LA BCE, elle ne pourra pas servir d’outil de spéculation.

Chaque état membre peut collecter et utiliser l’Euro Vert en remplacement des aides diverses sur l’économie verte (isolation, achat de véhicules propres, …)

L’Euro Vert peut être directement distribué par la BCE à chaque citoyen comme cela avait été envisagé, il peut être alloué sous forme d’aide remboursable ou de prêt pour la création d’une activité éco-responsable avec création d’emploi, ...

L’idée de l’Euro Vert n’est pas un concept fumeux, sa mise en place ne viendra que d’une volonté politique de reprendre en main la régulation d’un système qui échappe à tous et qui nous conduit dans le mur.

L’idée de l’Euro Vert n’est pas d’opposer une lutte des classes, mais de créer un système vertueux à deux vitesses dans lequel chacun prendra sa place, la spéculation restera dans le monde des spéculateurs, l’économie réelle dans le monde des citoyens.

Pour répondre aux détracteurs qui seront nombreux et qui diront que c’est une usine à gaz à mettre en place, que ce n’est pas réaliste ; vous vous souviendrez que c’est souvent les mêmes qui se sont émerveillés de ingéniosité des produits dérivés, vous savez les fameux subprimes !!!

Alors, à toutes et à tous qui me liront, parlez de l’Euro Vert, portons cette idée et faisons-en une grande idée citoyenne européenne pour les générations futures.

Dominique Chiappa

Citoyen européen